“Avoir un toit, c’est la base pour rêver plus grand”
D’origine guinéenne, Mohamed Korso est arrivé seul en France après un long périple à travers l’Afrique et l’Europe. Trouver un toit stable à la résidence de Créteil Pointe du Lac a été la première pierre pour se construire de nouveaux possibles.
Tout petit, Mohamed Korso avait un rêve : devenir footballeur. Jamais il ne l’a abandonné. Même quand il a dû fuir la Guinée, il y a dix ans, en raison d’un coup d’État qui mettait la vie de sa famille en danger. Même quand il est resté en Libye quelque temps avec sa maman, qui n’a cessé de l’encourager. Même en Grèce, pays qu’ils ont rejoint par bateau, mais où sa maman est décédée. Puis en Hongrie et en Allemagne, où il a commencé à jouer en clubs de ligue 2 ; ce qui lui a aussi permis de voyager en Autriche, en Suisse, en Norvège. « J’avais des papiers, je pouvais jouer en club, mais je sentais qu’on ne me donnait pas les moyens d’aller plus loin, de vraiment évoluer. Le racisme était fort et j’étais très seul », se souvient-il.
À la recherche de stabilité
22 novembre 2016. Mohamed Korso a 20 ans et arrive en France, seul. Il se loge grâce à l’association Aurore qui l’héberge durant quelques mois, puis France Terre d’Asile lui propose des places temporaires à l’hôtel. Auprès de l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides), il obtient le statut de réfugié. Il joue au foot à Ivry-sur-Seine et commence à trouver du travail : « Là ça a été très compliqué, car dès que tu as un emploi, on te donne un délai pour quitter le centre d’hébergement ou l’hôtel. Les solutions de remplacement n’étaient que pour quelques semaines. Le risque était vraiment de se retrouver à la rue. »
Dans ses démarches, il découvre Résidétape et dépose un dossier : il emménage en 2018 dans un studio de la résidence de Créteil Pointe du Lac. « C’est un logement temporaire mais qui me laisse le temps de construire quelque chose. J’ai vraiment apprécié la manière dont j’ai été accueilli. Permettre à quelqu’un d’avoir un toit, c’est plus que tout. C’est la santé, c’est la sécurité, c’est permettre de faire quelque chose de sa vie. »
Au sein de la résidence, il apprécie tout particulièrement l’entretien, les services (WIFI, machines à laver…) ainsi que le réseau de transports en commun très dense à proximité. Et surtout, il se sent moins isolé dans ses démarches : « Depuis que je suis arrivé, l’équipe est toujours là pour me répondre. La conseillère sociale prend le temps et me permet d’exprimer mes besoins. Avec elle, d’ailleurs, nous sommes en train de faire des demandes pour un logement plus pérenne. »
Se tourner vers l’avenir
Grâce à cette stabilité retrouvée, Mohamed Korso peut poser les jalons d’une nouvelle vie. Il est inscrit au lycée des métiers Jean-Monnet à Montrouge et travaille en intérim en tant que coffreur. « Avant, je voulais devenir footballeur, mais mon rêve s’est brisé. Maintenant, je veux travailler dans le BTP, car il est possible de réussir dans ce secteur. Un premier pas serait de devenir chef de manœuvre. Je vais peut-être y parvenir bientôt car je commence à avoir de l’expérience. Et un jour, je voudrais monter mon entreprise. Ainsi, je pourrai aider des jeunes qui, comme moi, veulent s’en sortir par le travail. » Le rêve n’est donc pas mort, il s’est simplement déplacé.